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Syndrôme de déformation professionnelle
Quand on vit 6 mois en ermite, avec pour seuls contacts les quelques personnes travaillant dans le même domaine que soi, et que les sujets de discussion tournent assez souvent autour des mêmes thèmes, il arrive ce qu'il doit arriver...
Mais qu'est-ce que c'est donc que cela la déformation professionnelle ? C'est tout simplement un comportement et des habitudes pris au travail faits par réflexes au quotidien. Et ça peut devenir lourd, très lourd... Autant pour les personnes concernées que pour les non-initiés.
Un exemple tout bête : lorsque je me promène en ville, je ne peux plus m'empêcher de décortiquer les façades des bâtiments en nommant chacun des éléments architecturaux et décoratifs présents. Et encore il peut m'arriver de chercher les types et les tailles des pierres qui ont servi à la construction.
Bon, un autre exemple. Si je vois une boutique d'antiquaire (c'est sympa, on y trouve plein de vieux machins), je me rapproche tout de suite de la vitrine à la recherche de meubles pour leur attribuer un style. Et parfois je m'offusque toute seule : « Quoi ?! Un fauteuil Louis XIV à côté d'une console Louis XVI ? Mais enfin on n'a pas idée ! On ne mélange pas les tampons torchons et les serviettes ! ». Et plus loin, dans une agence immobilière : « Hum un fauteuil à pieds cannelés, avec capitonnage et entretoise ? Aucun style ne s'en dégage ! Je dirais composite ». Et ça continue, encore et encore, ce n'est que le début d'un corps-à-corps... Il faut toutefois admettre que c'était très pratique pour réviser !
Toujours pas convaincu ? Mais même les blagues et les jeux de mots sont basés sur l'Histoire et le patrimoine ! Le dernier jour, avec les étudiants guides nous nous sommes retrouvés dans un café pour boire un dernier coup ensemble et prendre une photo de groupe, mais l'une d'entre nous n'avait pas pu être présente. Le soir même, je regarde un livre à propos des rois de France avec elle, et on tombe sur une page représentant le sacre de Napoléon par David. Le peintre a ajouté des personnes n'ayant pas été véritablement présentes ce jour-là sur son tableau. Vous voyez où je veux en venir ? « Bah comme t'étais pas là pour la photo, on va te rajouter, comme a fait David avec son tableau du sacre de Napoléon ! » (LOL). On en a encore quelques-unes, des références dans le même genre : « Ton style est aussi international que le gothique » (on se fend la poire), « Baisse la tête en passant la porte, tu ne voudrais pas finir comme Charles VIII, hein ? » (c'est la franche poilade)... (Mais siiiii Charles VIII est mort en se prenant un linteau dans la face à Amboise, enfin c'est l'hémorragie qui s'en est suivie qui l'a achevé).Bon un p'tit dernier pour la route... J'avoue qu'il m'arrive aussi de gossiper sur les rois et les reines : entre ragots, complots et magouilles à la Cour, les magazines people n'ont rien à envier à l'Histoire de France ! Ahlala sacrée Catherine de Médicis tout de même, elle l'aimait vraiment pas Diane de Poitiers. Mais en même temps elle kiffait grave Louise de Lorraine, la femme de son fils préféré Henri III, qui a d'ailleurs épousé cette dernière par amour (je m'égare, et d'ailleurs je m'arrête, ça suffit).
La véritable question est dorénavant : vais-je réussir à m'intégrer socialement ?
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Commentaires
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